Pour un peu varier les plaisirs, j’ai décidé d’écrire une chronique à l’envers, en commençant par les dernières heures et en dévidant le fil jusqu’ à mardi après-midi (grosse surprise pour mardi soir, je n’en dis pas davantage pour l’instant). L’avantage de la nique-chro, c’est de voir jusqu’où va la mémoire : bref, on va faire une partie d’échecs contre… Alzheimer. Et vous, vous allez devoir recomposer le fil de l’histoire – il ne faudrait pas non plus que vous vous prélassiez en lisant nos chroniques, non mais ! Allez, un effort, comme nous !
Vendredi 08h30 : je reprends la nique-chro après une fin de journée de jeudi bien occupée. Allez, cette fois-ci, je vais la finir.
Jeudi 21h30 : après les deux jeux fort sympathiques où on a bien mouillé maillot, retour à l’auberge pour un apéro préparé par une équipe « alcool ». Enfin on boit du rhum arrangé, de la caipirinha faite maison et on envahit les lieux ! Samba Résille renoue avec sa tradition épicurienne et invite notre amie belge de Nice Groove à nous rejoindre, avant d’aller retrouver un autre Nice Grooove, barman !
Jeudi 21h : on peut le dire, on s’est bien éclatés pendant ces deux jeux, avec un public très réceptif qui a même fait une chenille autour de nous ! C’est dire !! Grosse patate !!!
Jeudi 18h : on va enfin jouer à Lisboa. Deux jeux sont prévus : l’un au Miradouro et l’autre à la place de Baixo Chiado. Nous voici ensardinés, avec une grosse envie de partager avec le public local et international notre énergie et nos rythmes.
Jeudi 15h : je profite des 2h de « temps libre » que j’ai depuis la publication de ma dernière chronique (publiée mardi midi… oui, oui, deux jours non stop) pour commencer à rédiger ma chronique. On verra si on y arriver, tellement les aventures ont été déroutantes et ravissantes.
Jeudi 12h30 : une partie de l’équipe « batucada » quitte l’école pour rejoindre l’hôtel tant chéri, laissant Olmo, Fabien, Léo et quelques autres résilliens animer l’atelier de percussions corporelles. La pluie étant toujours notre amie, nous esquivons tant bien que mal les douches lisboètes. La double expérience « scolaire » de ce matin, bien qu’elle n’ait pas vraiment permis un échange profond (par le caractère éphémère et ponctuel des rencontres), a tout le moins offert une belle approche interculturelle de l’éducation, dans ses divers aspects. Un grand merci à Bombrando de nous avoir octroyé cette belle possibilité de lier pratique musicale et vie sociale.
Jeudi 12h : Manga est sollicité par Maria Isabela pour signer des autographes, pendant que les autres mangent un bout affalés sur les chaises. La classe et la grâce ce Manga, qui nous a à nouveau super bien menés. La rencontre avec ce public culturellement différent (par le contexte, l’âge) est encore une expérience enrichissante. Les adolescents qui savaient dire quelques mots en français étaient fiers de les partager avec nous et de montrer leur talent à leurs camarades qui, aussi peu timides, nous interrogeaient avec une curiosité enviable.
Jeudi 11h30 : prestation dans une deuxième école de Brandoa, guidée par Tonio et surtout le jeune Cisco : le temps n’étant toujours pas clément (lire : les ondées sont plus que régulières), nous sommes « contraints » de jouer à l’intérieur du réfectoire, à une distance de sécurité sonore des gamins… mais le dispositif n’empêche d’avoir une écoute très attentive de la flopée d’adolescents qui, juste avant de jouer, avaient sans aucun doute collectivement fait un boucan plus fort que notre propre volume sonore – plusieurs d’entre nous nous étions mis les bouchons pour supporter les chœurs de cris des gamins.
Jeudi 10h15 : à peine avons-terminé de jouer que la pluie pointe à nouveau le bout de son nez mais elle n’aura pas eu raison de notre joie post-jeu, motivée par le sourire et les yeux pétillants des gamins qui se trémoussaient en nous regardant jouer. Le groupe se divise alors en trois : ceux qui font les ateliers percussions corporelles, l’atelier avec le public autiste, et ceux qui visitent la bibliothèque et la ferme pédagogique.
Jeudi 09h : On arrive à la première école où intervient Tonio de Bombrando. Le directeur nous accueille très gentiment et en moins de deux, nous voilà prêts à jouer pendant la récréation, le temps d’une éclaircie et d’une accalmie. C’est parti pour un premier jeu matinal, le corps encore quelque peu nostalgique dans le lit quitté trop tôt.
Jeudi 08h30 : et oui, je nous avais pas encore parlé du transport des instruments. Bien que Tonio nous ait déchargés d’une partie des surdos qu’il a récupérés la veille chez Nice Groove, il nous a fallu refaire le coup du tétris dans le métro et porter ces sacrés surdos par les pentes endiablées de Lisbonne.
Jeudi 7h (oui, nous nous levons tôt) : réveil de l’équipe « batucada » qui doit être prête à décoller à 8h10 de l’hôtel alors que l’équipe « chant » va pouvoir rester plus longtemps que prévu au lit car l’on a été averti à 2h du matin du changement de programme. Oui, de même que le temps est élastique en Erasmus+, le programme est changeant, au gré des contraintes des uns et des autres. Erasmus + = Flexibilus++
Mercredi 22h15 : retrouvailles à l’hôtel des deux équipes « capoeira » et « batucada » qui s’échangent leurs expériences tout aussi électrisantes l’une que l’autre tout en partageant victuailles ou spiritueux. Il faut dire que la journée a été chargée en émotions, les rencontres faites par chaque groupe ayant été des leçons de vie et de collectif.
Mercredi 21h : Nous quittons ravis le local de Nice Groove dont le sol est tout simplement mouillé et ressemble à une patinoire, tant la sueur des deux collectifs a été forte. Avant de partir, l’équipe Communication a pu interviewé Filipe et a été profondément marqués par la générosité, la simplicité et la beauté de la philosophie de NiceGroove, qui fait tout son possible pour consolider un projet dans des conditions financières et pédagogiques plus précaires que les nôtres. C’est dans ces moments que nous pouvons d’autant mieux mesurer la chance d’être dans une structure comme Samba Résille, qui a son propre local, des personnes salariées pour mener à bien les activités musicales, associatives, européennes. C’est également dans ces occasions que nous devons retrouver la force originelle du collectif et de notre projet commun de groupe, parfois un peu trop engoncé par la grosse machine de notre association. Bref, le miroir de Nice Groove a été plus que constructif.
Mercredi 20h30 : fin de la répétition avec les électriques membres de Nice Groove. C’est confirmé : le bon ressenti de lundi avec Filipe et Guilherme n’a été que le prélude à une belle rencontre musicale avec les autres membres de la troupe. Un premier répertoire commun s’est mis en place autour de l’antillais, les trois morceaux « africains » et un reggae partagés par Filipe et Johann.
Mercredi 18h : fin de la master class, les trois morceaux sont dans la tête et nous avons eu le plaisir d’être rejoints dans les dernières minutes de l’atelier par les membres de Nice Groove. Le premier dialogue avec les Nice Groove a été corporel et rythmique, au son de la musique lancée par Filipe. L’échange de regards et les premières paroles échangées créent d’emblée une complicité qui augure de bons moments.
Mercredi 16h45 : après la nouvelle odyssée train+bus, nous arrivons au local de Nice Groove, sur les airs et le ryhtme du « Bela, bela » appris lundi. Il nous tarde de continuer l’apprentissage et de transmettre à notre tour notre antillais qui, pour sûr, devrait leur plaire.
Mercredi 14h : le groupe est à nouveau scindé à deux pour les deux jours à venir, pour des questions de logistique d’instruments et de cohérence de parcours. Johann, Hugues, Manga, Mathilde et Zou ont préparé cette organisation qui, il faut le dire, n’a pas eu être simple.
Mercredi 10h30 : réunion évaluation à mi-parcours, menée tout d’abord Nathalie (évaluation corporelle) puis par Isaline et Olmo (évaluation morale). Résultat des courses : on a bien fait nos contellations sambarésilliennes et on repart, remobilisés et prêts à essayer d’être ponctuels (si bien sûr, notre caractère personnel nous permet de l’être, s’il n’y a pas un accident sur la route, si on n’a pas un coup de fil à passer qui nous fait arriver en retard). Bref, on se promet d’être meilleurs.
Mardi soir : ah oui, vous l’attendiez ce moment-là…. Eh bien, sachez que celles et ceux qui n’étions pas parti.e.s au joli village médiéval d’Obidois et la plage des surfers, avons attendu, attendu et attendu que les compagnons en excursion finalisent leur long trajet dans un bus qui roulait à 60km/h…. et en attendant Godot&Co, nous avons vu la pluie tomber, et tomber, et tomber. Bilan des courses : le jeu prévu à Lisboa a dû être annulé et la journée s’est transformée en véritable temps mort, nécessaire pour reprendre des forces.
Voilà, la nique-chro est finie. Il est 10h30, c’est l’heure d’aller faire un tour avant de partir parader à Cascais avec Nice Groove et Bombrando !