Après la prestation de jeudi soir qui a créé des torrents d’énergie au sein de la joyeuse équipe, les jeux de vendredi et samedi se préparent pour être l’apothéose du séjour. Vendredi matin, nous pouvons enfin tous profiter d’au moins 4 heures de pause pour vaquer à nos occupations et surtout visiter : certains font le lèche-vitrine, d’autres arpentent l’Alfama ou le Bairro Alto, d’autres encore en profitent pour prélasser à l’auberge et recharger les batteries. Bref, c’est un moment où la communauté se redistribue en collectifs de taille différente, au gré des connexions et des coïncidences dans la salle à manger (salut, tu fais quoi ?… ah ouais, je viens avec toi!). Samba Résille prend le temps de flâner, et c’est bien, d’autant plus qu’il ne pleut pas pour l’instant ! #pasdepluiepasdeparapluie #lesgouttesdégoûtées #viemaviesanspluie #enfinjenevaispasfriser #uneseulegouttemanqueettoutlemondeestcontent.


A 14h30, nous avons rendez-vous tous à l’entrée de l’auberge pour partir jouer à Cascais… et devinez quoi, on est presqu’ à l’heure et on doit transporter les instruments une fois de plus. Les côtes et pentes ne nous font plus peur, même si l’idée de glisser sur un skate géant ou trouver une tyrolienne fait son nid dans l’esprit de certains. Le point positif de ces kilomètres avalés à coups de coupes, marca, contra sur le dos, c’est que les binômes de portage sont tout à fait au point (technique de la répartition du poids, paramètre de la hauteur de l’épaule) et que tous commençons à avoir des cuisses dures (nous sommes plus forts que les bacalhaus à l’huile et les pasteis que nous avalons). Zumba Résille, bonjour !
Si j’étais une mouette riglote, je trouverais cette déambulation de personnes affublées d’un instrument digne d’un pèlerinage de fourmis avec leur nourriture… et si j’étais une fourmi fan d’Uderzo, je trouverais que les kékés qui portent sur la coupe sur leur épaule ressemblent à Obélix. Il y a certaines ressemblances : #jamaissansmoninstru
Bref, nous voilà sur le point d’arrivée à la gare de train quand… tatannnnnnnnnnnnnnnnnnnn grosse averse ! Il pleut comme vache qui pisse ou comme on dit en portugais « está chovendo barba de sapo » … il pleut de la barbe de crapaud. C’est dans tous les cas de figure pas agréable au contact… beurk. Certains sont piégés par l’averse en plein milieu d’un double passage à piétons dont le feu passe au rouge et se prennent une saucée (pas rigolo… mais bon, on rigole bien du malheur des autres)… certains se réfugient dans une boulangerie portugaise plutôt fréquentée jusque là pour ses gourmandises et n’en ressortent que lorsque la pluie se cache ou après être passé.e. aux toilettes (ne cherchez pas de lien).

Les derniers arrivent à la gare de Lisboa et nous montons dans le train pour Cascais, les habits ou les cheveux (pour ceux qui en ont) parfois trompés. Concours de costumes mouillés pour certains ! C’est sexy !!! Le temps d’un trajet, on se sèche, on contemple le paysage et les musées ou monuments qu’on n’a pas encore visités ou qu’on a appréciés, on ferme les yeux pour puiser l’énergie déjà dépensée à contrer la pluie, ou on rencontre Cédric le Québecois qui, bien qu’il tombe des clous (il pleut fort, en québecois), promet de venir nous voir jouer (spoiler : il ne viendra pas… mais on l’aura allègrement oublié, tant les émotions et la rencontre avec Nice Groove et Bombrando nous emplissent de joie. A tantôt dans le train, Cédric – nous avons été ravis de vous rencontrer toi, ta copine et ta bouteille de vin rouge).
Descente à l’arrêt « Parede » et devinez quoi… nouvelle grosse averse, doublée de bourrasque. Maintenant les hallebardes de pluie attaquent ! #Cascais2018va être rebaptisée CascadeMilodious (pour ceux qui ne savent pas ce que signifie en occitan « MiloDious », c’est-à-dire « Mille dieux », c’est la minute CULturelle ici).
Bref, les esprits s’échauffent mais doivent se résoudre à patienter sur le quai en attendant celles et ceux qui arrivent dans l’autre train. On se met à l’abri du vent et de la pluie et un pagode est lancé pour défier les miss et mister météos. Pagode : 1 / Mis(s)terMéteo : 0…. et toc !
Dès que le dernier convoi descend du train, on s’engouffre dans les sous-sols de la gare pour rejoindre la SMUP, Sociedade Musical União Paredense. Avant l’arrivée des copines et copains de Nice Groove et Bombrando, nous profitons d’une pause café dans ce lieu fort agréable, nous mettons nos habits de lumière officiels et nous faisons un point sur l’organisation de samedi qui devrait être un très beau moment !

Ca y est, nous sommes les trois groupes réunis : on s’embrasse, on rigole, on baragouine tout ce qu’on a appris depuis le début du séjour (muito legal!)… et on fait la photo de groupe #Cascais2018. Les couleurs des trois groupes se mélangent et reflètent bien l’esprit de cet « encontro » interculturel et musicalement rythmé. Un véritable arc-en-ciel d’amitiés se dessine sur le goudron mouillé et illuminé par l’oeil des photographes !
C’est parti pour la TEMPESTADE, la tempête comme l’ont si bien qualifié les Nice Groove. Nous allons répondre aux récentes ondées par un torrent de musique ! On commence par un défilé commun puis suivent les prestations des trois groupes qui, malgré le vent et la grosse humidité ambiante, nous réchaufferont et feront vibrer le public conquis. Mais qu’il est jouissif de jouer chacun à notre tour un de nos morceaux et partager l’antillais ! Nous sommes à nous trois un archipel de rythmes et c’est moi qui vous dis que les Caraïbes n’ont rien à nous envier ! « Juntos somos mais fortes » (c’est aussi le titre d’une chanson d’un groupe pop portugais, pour celles et ceux qui veulent écouter un autre type de musique « de grande écoute »).
Bilan de ce jeu : des giboulées de sourire, un déluge de bonnes vibrations et des averses de complicité ! L’ouragan NiceBrandoRésille a tout emporté sur son passage, comme vous pouvez le voir ici (MERCI Nive Groove pour la vidéo) ou ici et le plaisir de se retrouver le lendemain se traduit dans l’ivresse de nos yeux pétillants. Il y en a un d’ailleurs qui frétille de bonheur, c’est notre Olmo et il est encore plus beau à voir !
La soirée se poursuit entre Cascais et Lisboa, avec une mention spéciale au restaurant Casa de Indias que nous avons encore une fois bien occupée, au bar de Francisco de Nice Groove qui devient le repaire de plusieurs, et au salon de l’étage supérieur de l’auberge qui se transforme en salle à jeux ! Ce temps de fête est aussi le moment pour Johann et Filipe de Nice Groove d’échanger sur les liens à tisser, et j’ai cru comprendre que les bas résille very nice vont sans doute pouvoir groover à nouveau dans le futur. L’envie y est, c’est clair ! Sambasmus++++++

Forts de nos quelques heures de sommeil, nous nous réveillons samedi pour vider les chambres avant 10… joyeux bordel en perspective, tant les sacs et valises étaient difficiles à fermer déjà à l’aller… la mission est de tailleXXL. Mais nous arrivons à tout vider pour 11 heures (rien qu’une heure de retard) !

Le groupe « maquillage/Muertos » prépare l’atelier de l’après-midi avec les Bombrando pendant que d’autres disent : « Ah tiens, et si on sortait faire les courses de nourriture pour le bus de demain et les emplettes/souvenirs ? … Oups… IL PLEUT !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! »!Oui, ça pleut à seaux, à torrents, à verse, des cordes, avec éclair et tonnerre pour couronner le tout. Et là, comme disait Paulo (Verlain’), il pleure sur la ville comme il pleut dans mon coeur. Mais pourquoi nous ? Qu’avons-nous fait pour mériter ce châtiment ? Pas du tout « muito obrigado » Monsieur le Ciel ! Mais alors, point du tout, que nenni !!

Nous osons toutefois braver le sale temps qui a toutefois raison de nos pulsions d’achat puisque nous nous retrouvons par petits groupes devant les supermarchés de pacotille, dans les cafétérias envahies par les touristes trempés, ou sous les échafaudages de circonstance, l’air dépité mais bien résolu à ne pas se laisser abattre par la pluie qui s’abat sur les rues de Lisbonne où se forment des petits ravins qui font sans aucun doute du bien à ce pays en proie à la sécheresse mais qui, quand même, auraient pu attendre que nous soyons reparti.es dans notre pays pour baigner de joie les lisboètes qui avaient fait la danse de la pluie depuis quelques mois (si tu es arrivé.e à lire cettre phrase jusqu’au bout sans t’arrêter, tu as une idée de la quantité de pluie qui est tombée au mètre carré… si tu t’es arrêté.e en plein milieu de la phrase et que tu as repris deux secondes après, tu as peut-être pu passer à travers les gouttes de mon crachin à paroles). Bon, allez, pour faire passer la pluie, voici une belle chanson de fado sur la pluie interprétée par la fameuse Mariza.
Nous nous retrouvons au fur et à mesure à l’auberge portugaise pour faire un bout d’auberge espagnole (oh, le joli jeu de mots!) et nous préparons à partir en deux temps (et un peu plus que trois mouvements) à Brandoa, le quartier de Bombrando qui nous accueille, les Nice Groove et nous, pour une rencontre qui promet d’être plus électrique que l’orage du matin !! Et devinez quoi, il faut prendre à nouveau les instruments. Et oui ! Je crois que le quartier est à présent habitué à nous voir déambuler de la sorte, arborant fièrement le soleil de SR sur les surdos ! Métro pris, nous continuons à profiter de l’accalmie qui, selon nos smartphones (qui s’avèreront peu smarts) va durer toute l’après-midi, pour rejoindre à pied le local de Bombrando. Nous les retrouvons en plein atelier « Los Muertos » avec un groupe de notre équipée qui transmet et l’historique du projet et la référence à la fête traditionnelle mexicaine et la fabrication des plastrons.

Et très rapidement se met en place en parallèle une équipe maquillage qui a pour lourde tâche de peinturlurer les 100 minois de BrandoNiceRésille et d’apprendre aux Bombrando notre technique pour décorer les visages. Défi joliment relevé !!


Petit à petit arrive des quatre coins de Lisbonne tout le petit monde des trois groupes… et même la pluie repointe le bout de son nez, puis son visage, puis tout son corps. Bref, il flotte, et le temps donne raison au proverbe français « tonnerre de midi amène la pluie » ! En attendant la prochaine accalmie (no comment), certains se plongent dans un flot de pagodes qui inonde le local de bonne ambiance et de joie de vivre (écoutez ici, encore ici, et là) pendant que d’autres (ou parfois les mêmes) font plouf dans la ginginha, la liqueur de cerise qui passe quand même bien mieux dans notre gorge que l’eau sur notre tête.




Les minutes puis l’heure passent et, vu la persistance du mauvais temps, nous prenons l’option B : jouer au sec dans le grand parking. Certes, le lieu ne se prête pas du tout à un son agréable à entendre mais l’envie de partager un nouveau bœuf percussif est tellement grande qu’on passe outre la qualité sonore. Il fallait bien que le corps exulte encore une fois sur les rythmes endiablés !! Notre antillais et les morceaux africains de Nice Groove font à nouveau leur effet et nous tombons sous le charme et du spectacle détonnant de Bombrando et de la belle énergie de Nice Groove (allez faire un tour sur le facebook de Bombrando pour voir ce que l’échange a donné).
Le jeu terminé, on remonte et… oh, quelle nouveauté : il pleut !!! On rejoint rapidement le local de Bombrando pendant qu’une partie laisse les instruments dans le van de Tonio qui les apportera directement au bus avant de partir ! Le petit local accueille les presque 100 musiciens heureux de partager le vin, les chips et le poulet de l’amitié. On continue d’échanger par petits groupes, on se dit à bientôt, on s’embrasse, on répète « Muito obrigado » à l’envie et, voilà, il faut partir. Retour en pointillés à l’auberge pour se doucher et finaliser le départ. Dernières paroles échangées avec Dolores, franco-portugaise qui travaille à l’auberge et qui a été aux petits soins pendant notre séjour. C’est l’heure de porter les sacs à dos ou valises à bon port, puisque le bus nous attend à côté du quai. On marche prudemment et on évite autant que peut se faire (…) de se casser la margoulette sur les pavés glissants de Lisbonne.
Devinez qui nous attend au détour d’une rue : 4 membres de Nice Groove qui se sont déplacés jusqu’à nous juste pour nous dire au revoir. Que c’est chou. Le temps de charger le bus, on fredonne les rythmes partagés avec Nice Groove et on leur offre nos belles têtes de sardine pour qu’à leur tour ils frétillent de plaisir sur le son de la batucada. Toni de Bombrando arrive, c’est l’heure des aux revoirs ! MERCI Nice Groove et Bombrando de votre accueil et votre générosité ! La prochaine fois, c’est à nous de vous recevoir aussi bien que vous l’avez fait pour nous !
Montée dans le bus, Hamza nous fait passer les jolis présents de Nice Groove qui permettent de continuer par l’entremise du fétiche cette belle relation. Et c’est parti pour 20h de bus. La plupart d’entre nous avons mis pour l’occasion nos plus beaux habits de dimanche : le jogging ou sarouel… Tout confort, il permet de supporter au mieux les contraintes techniques de nos positions. En parlant de position, il faut dire qu’on joue toute la nuit et la journée au Kama BuStra : sur le dos, une jambe en l’air, un corps sous l’autre, un bras en arrière, certains ont même fait l’étoile comme Brenda. En tout cas, l’équipée au complet visiblement a pris son pied vu le sourire extatique sur le visage, à moins que ce ne soit la bouche ouverte par tant de fatigue accumulée (on en a bavé quand même)

Bref, les heures passent, le soleil revient (grrrrrrrrrrrrr mais pourquoi on n’en a eu que très peu à Lisboa ? Grrrrrrrrrrrrrrr), on envahit ponctuellement les aires d’autoroute, on remplit le livre d’or à coups de dessins et blagounettes et les évaluations à base d’étoiles aux formes bizarres. Discussions, lectures, écoute de la musique… tout est pensé pour faire passer plus rapidement le chemin. 19H45, on arrive rue Matabiau et on décharge très rapidement tout le matériel et les valises. Efficacité, rapidité, envie de son canapé !
![IMG-20180305-WA0006[1]](http://samba-resille.org/international/wp-content/uploads/2018/03/IMG-20180305-WA00061-300x225.jpg)
C’est d’ailleurs depuis mon sofa et avec ce graffiti d’un vers de Ronsard trouvé à Lisboa que je termine ce récit de voyage, le corps ankylosé mais heureux d’avoir vécu cette expérience Erasmus+ / Flexibilus2.0 / Sambasmus3* / Interculturalitus4G ! Bon, allez, à plus dans le bus ! Et Bonsoir, bien sûr !
[Les photos sont des adhérents de SR et de Nice Groove]