Dimanche – 10h : une partie du groupe, dont l’auteur de cette chronique, quittons l’hôtel OldTown pour la ville d’Evora où nous devons jouer avec nos amis de Bombrando pour une cérémonie. On laisse les camarades qui ne peuvent malheureusement être de la partie (pour une question de capacité de bus) se réveiller doucement ou d’ores et déjà profiter du soleil lisboète.
A peine un jour après avoir monté la côte avec nos instruments, nous voilà dans l’autre sens, en pente, toujours avec le surdos. L‘idée de faire rouler les surdos sur un toboggan pneumatique traverse l’esprit du chroniqueur le temps de la descente. Mais trop tard, on est en bas, le bus arrive, et le tetris des instruments commence.

Après avoir gagné la partie (SR : 1 – Tetris : 0), nous prenons place et mettons nos ceintures de sécurité – attention, au Portugal, on ne rigole pas avec la police visiblement. Par contre, on peut prendre sans problème à la légère la ponctualité, car on part avec une bonne demi-heure de retard, sur le planning. Bienvenue au temps élastique de l’Erasmus+ ! Mode cool activé.
On retrouve Bombrando dans le bus, et le trajet passe entre masque de sommeil, liseuse, livre sur la vie des chats, intégration des cerceaux dans les robes de Samba Résille (ça occupe pas mal de temps, d’énergie et de patience), discussions à bâtons rompus ou entrecoupés de silences ensommeillés ou encore contemplation romantique du paysage couvert de soleil. L’arrivée à Evora s’approchant, le groupe s’éveille et la musique unit « Bombran-Do Ré-Sille », sur le rythme d’ « Evora » de Stromae ou « Makeba » de Jain.
C’est sur ce continuum musical européen-africain que s’achève le trajet. On descend les instruments et… c’est parti pour une répétition de notre spectacle de l’après-midi. On nous fait entrer, tels des taureaux foufous et pas encore endimanchés, dans une arène transformée en salle de cérémonie. Et on comprend qu’on participera à une sorte de remise de prix d’un tournoi des meilleurs apprentis des lycées techniques du Portugal. Tout est chronométré et chorégraphié pour une prestation qui n’excédera pas les 10 minutes : il faut donc être rigoureux et efficace ! Mais là n’est pas le plus important. La répétition permet surtout une première (re)prise de contact musical entre Bombrando et nous. « Tamanquinho » et « l’Antillais », morceaux « maison », font à présent partie de notre répertoire commun et nous, sambarésilliens, restons bouches bées devant la capacité d’adaptation de nos amis de Bombrando.

14h : repas dans une « cantine » d’Evora qui permet de goûter à de nouvelles spécialités portugaises puis petite parenthèse costumes dans un des hôtels de la ville… et nous voilà revenus aux arènes, à 16h, à la demande des organisateurs. Si nous avons été ponctuels (point remarquable), l’on ne nous fera jouer que vers 17h30 pour un jeu de 10 minutes montre en main…
Le plaisir pris pendant ce bref laps de temps ne pouvait pas s’arrêter là. Nous partons donc à l’improviste dans un parc de la ville. Très beau moment humain et musical, où les Bombrando nous ont encore une fois démontré leur capacité à intégrer très rapidement, sur le moment, sans répét’ ni filet, notre répertoire. L’échange est hautement constructif, le public de badauds par la force des choses se prend au jeu et on a finalement tous la banane.

Retour à l’hôtel où nous attend un goûter, qui sera très rapidement suivi du dîner. Nous sommes repus mais la gourmandise a parfois raison de notre sagesse. Notre Zouhair international décide alors de remercier les restaurateurs en improvisant au djembé un morceau, et il est aussitôt suivi par la troupe de couverts et autres ustensiles détournés de leur fonction originelle. C’est qu’on a un bon coup de fourchette à Samba Résille et Bombrando !
Il est 20h30, c’est l’heure du départ : l’organisation de la cérémonie ne nous a pas permis de voir grand-chose d’Evora, ville visiblement riche en patrimoine, mais on emporte dans nos coeurs pleins de souvenirs de belles tranches de (sou)rire et de rythmes entremêlés. Mistura e paixão !
Retour dans le bus : on prend des nouvelles de celles et ceux qui sont resté.e.s à Lisbonne, on se repose tant bien que mal dans l’atmosphère plaisant de ce trajet nocturne.
Arrivée à Lisbonne : nous retrouvons les compagnons au teint halé par la lumière lisboète et une partie importante du groupe descend au Titanic pour participer à un pagode « de folie » qui a visiblement marqué les esprits… et les cernes aussi !
En effet, la journée du lundi commence en mode mineur mais l’organisation de la journée laisse peu de temps de répit pour celles et ceux qui font la visite de Cascais puis la répétition avec Filipe, le meneur de Nice Groove. L’autre partie de groupe pourra lézarder ou flâner à sa guise jusqu’à l’atelier (l’après-midi et la soirée) de chant de la région portugaise de l’Alentejo qui vous sera décrit par les chroniqueuses envoyées sur place ! Pour ma part, direction Cascais… et pour ce faire, on retrouve Filipe à la gare de Lisboa, avec une partie des instruments (oui, je sais, je fais souvent mention du transport des instruments mais c’est une partie importante de notre vie locale… si vous en avez marre des passages sur les instrus, vous pouvez faire un tour par là et revenir ici pour suivre la virée à Cascais2018).


Le voyage en train pour Cascais permet de régler la logistique et la commande des plats (oui, la question de la nourriture rythme un peu trop notre quotidien). Arrivée à Cascais très institutionnel et chaleureux à la fois (ce qui permet de mieux faire passer la pilule du mauvais temps) : le représentant de Cascais-CapitaleEuropéenneDeLaJeunesse2018 #Cascais 2018 nous fait poser pour la photo, nous donne la bienvenue et débute la visite à Cascais… 5 minutes de marche… et on fait une pause café-douceur (oui, je vous confirme qu’on mange pour tous ceux qui sont restés à Toulouse). Filipe, le sympathique et souriant meneur de Nice Groove, prend sa casquette de guide et nous livre de précieuses anecdotes sur la ville.


On connaît sur le chemin Guilherme, le charmant compagnon de route de Nice Groove, puis se joignent à nous le trio HJH (Hamza, Johann et Hugues) pour partager un repas délicieux (no comment)… et finalement on rejoint Clément, Lila, JP… et Clarice, la trésorière du COCU (Carnaval de Toulouse) qui s’avère être une ancienne étudiante de votre chroniqueur. Que le monde est petit.
L’équipée CascaisNiceGroove2018 étant à présent au complet, on reprend le train (et nos instruments #jamaissansmoninstru) pour la master class avec Filipe… En fait, Samba Résille, à son habitude, décide de commencer la répétition avant l’heure et assure gratuitement l’animation du train avec un pagode improvisé et bien plaisant qui ravit déjà nos amis Filipe et Guilherme. Arrivée au local de répétition de Nice Groove, un lieu chargé d’histoire et de lien avec le quartier puisqu’il s’agit d’un centre culturel créé en 1926…


Felipe et Guillermo nous expliquent l’origine et l’évolution de Nice Groove, un projet musical mais surtout social et humain qui résonne directement et avec force chez les SambaRésilliens (Olmo plus que tous les autres peut-être;-) ). Nous sentons d’emblée une forte connexion avec ces deux complices liés au fameux groupe de reggae portugais TerraCota et qui ont fait de la musique le lieu et le moyen de lutter contre le décrochage scolaire et de favoriser l’inclusion des populations migrantes et ainsi la mixité sociale et cullturelle.
Belle philosophie que la musique africaine aux couleurs chatoyantes prolonge et intensifie. La découverte de trois morceaux nous ravit, et c’est beau à entendre à faire vivre dans nos corps, tout excités et frétillants. Felipe et Guillermo savent très bien transmettre et la rigueur de ces rythmes et la puissance de leur sens. Johann accroche aussi et note frénétiquement les rythmes sur son cahier



Répétition trop bonne : il y a quelque chose de magique dans cette première rencontre, une sensation indescriptible qui fait du bien ! L’échange se termine sur ces notes de bonheur et dans l’attente des retrouvailles mercredi… Il nous faut rentrer, toujours sous le crachin ambiant. Nous remplissons à nous seul un bus de ville dont le conducteur a bien dû se demander qui était cette bande 30 joyeux lurons accompagnés de leurs… (je vous laisse terminer la phrase). Bref, nous avons créé un embouteillage énorme à Cascais mais, nous, on s’en fichait, on était heureux.

Retour à l’hôtel et soirée en petits groupes et tranquilles, le corps demandant des heures de sommeil pour intégrer toutes ces belles expériences.
A très vite, les amis ! Et n’oubliez pas que vous pouvez bien sûr suivre cette épopée européenne avec nous sur les autres réseaux sociaux de Samba Résille : facebook, twitter et instagram