Exposition du 23 mai au 21 juin (dessins)
Vernissage et sortie de livre le jeudi 23 mai à partir de 18h30 en présence de l’artiste

Également connu pour son travail de graphiste, Olivier Subra est l’un des illustrateurs toulousains les plus explosifs. Un dessin aussi précis que criant !
A Samba Résille, Cette exposition était très attendue tant les collaborations avec Olivier Subra ont été nombreuses et fructueuses. Des visuels du Carnaval de Toulouse au 30 ans de Samba Résille, Olivier a toujours su illustrer avec brio la substantifique moelle des événements !

Il était donc temps pour nous de laisser les murs du 38 rue Roquelaine à cet artiste discret et pourtant vrombissant. Un rendez-vous simultané avec ses œuvres et la sortie non moins attendue de son dernier opus nommé « Barvardages » aux éditions La Toile.

Olivier Subra

« Sur les bancs de la fac d’Arts Plastiques, au Mirail, il dessinait des typos de death oublack metal. Aujourd’hui graphiste au sein du studio Formo, Olivier Subra commence toujours un dessin par l’écriture, avant de se laisser porter au fil du tracé. Une impulsion créative qui tient parfois à une envie toute simple:écrire avec un beau stylo.On se serait pas croisés quelque part? Il faut quelques minutes pour remettre en contexte le visage d’Olivier Subra, qui s’affiche dans notre écran (visio oblige). Mais bien sûr ! C’était en avril 2013, pour le 7e numéro de Clutch, avec une couverture signée Matthieu Bourrillon. Un artiste avec qui Olivier a cofondé les éditions La Toile Collectif. Une discrète mais vaillante maison d’édition, que l’on retrouve principalement sur les salons dédiés au 9e art type Bd Colomiers ou Angoulême. Pourtant, si le lien se noue sur des questions de narration, les albums publiés par La Toile ne se rangent pas vraiment dans le rayon bande dessinée classique. On pourrait tout autant les classer du côté du dessin de presse. Pas pour les réflexions autour de l’actualité, mais en raison d’une parenté de style avec les dessinateurs-caricaturistes du quotidien. « C’est efficace, graphique, direct. Certains sont carrément dans l’anti-séduction », souffle Olivier avec admiration. Une immédiateté et une radicalité qu’il tend à partager dans sa conception de l’illustration. « Tu te forces à ne pas penser à quelque chose de précis. Tu pars sur une forme et, au moment où ça commence à ressembler à quelque chose, tu en rajoutes une autre qui fait vriller le truc ! » s’amuse-t-il. C’est son côté chimiste de labo azimuté: « j’aime le côté expérimentation, passer d’un style à un autre, ça permet de brouiller les pistes sur l’iconographie que tu développes, c’est assez rigolo ! En fait, dès qu’il y a un truc qui se fige, ça ne m’amuse plus ». Sans pour autant verser dans le trash excessif : il préfère se tenir à la limite, chercher le point de rupture. Au fond, sa démarche se rapprocherait presque de l’écriture automatique. Ce n’est sans doute pas un hasard si le langage, les mots, l’écriture sont les points de départ de ses dessins ! »

Baptiste Ostré – Clutch #94

C’est avec une certaine appréhension que j’ai abordé le travail d’Olivier Subra, semblable à la découverte d’une terre inconnue, sans carte, ni référence.À la lumière de ses explications, et en lisant attentivement ses dessins je suis peu à peu rentrée dans son univers imprévisible, proche de celui de Fred Deux. Imprévisible parce qu’il ne sait pas où son trait va le conduire, il suggère mais ne figure pas, le graphisme est sûr, sans complaisance, avec une pointe d’ironie.Dessins automatiques qui évoquent la matière organique ; des langues crochues, des gueules-bouches, des bras-pattes, des poils-cheveux, des oreilles champignons, des panses ventrues, et des yeux fermés ou hagards.Les couleurs rouge, rose, orange, violine arrivent par touches, par virgules, puis viennent les lettres, les mots indociles, quelquefoisinformes qui expliquent un dessin ou le contredisent. La surface se couvre de traits, points, petites figurines noires d’oiseaux, de vermisseaux ou de créatures désinvoltes.Dans ses xylographies, il fait danser les lettres, les triture, les transforme en bêtes, choses et autres, sans camoufler leur lecture.Il ne cherche pas à séduire, il est le contraire du Petit Poucet, il sème des cailloux gris pour ne pas être suivi et retrouvé.

CLAUDIE BEYSSEN
Présidente association Estampadura
Dans l’ouvrage “Impressions du Sud, artistes graveurs d’Estampadura“.

" Barvardages " - Sortie de livre

Bavardages
Éditions la tOile
24 pages couleur, format A3
Achevé d’imprimer en mai 2024 sur papier Arena white rough.

Le plus souvent, ça commence avec quelques mot sur la feuille. Pas vraiment une phrase, ça reste trop vague. Encore moins un titre parce que très vite le dessin va se développer ailleurs, ouvrir d’autres espaces par association d’idées, et délaisser ces premiers éléments. Quelques mots juste pour lancer la machine ; poser les premiers éléments à partir desquels on va pouvoir s’élancer, s’éloigner du point de départ pour remplir au fur et à mesure la surface du papier.

Une référence de chansons (plutôt punk-rock quand même), de film, une connerie ou une vieille expression foireuse et c’est parti ! Le dessin s’articule avec les mots, propose d’autres pistes, d’autres idées : ces Bavardages se composent sur le mode du “trois petits chats — chapeau de paille“. Certaines pages sont de petites bandes dessinées sans cases, d’autres des enchaînements purement graphiques ou thématiques : l’ensemble est un jeu visuel qui traite les mots comme des images et écrit des dessins à côté.

Olivier Subra

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