Deuxième volet de la saison France-Brésil, l’équipe de Samba Résille a été accueillie du 13 au 26 novembre par le consulat français à Rio de Janeiro, le Museu do Samba et les @matriarcasdosambaoficial pour réaliser un séjour riche d’échanges artistiques et pédagogiques, de parades et de concerts autour des thématiques des cultures littorales cariocas et prolongeant le dialogue entre les cultures musicales afrodescendantes.

Accueillir des partenaires comme Samba Résille fut une chance exceptionnelle pour le service de coopération et d’action culturelle du Consulat de France à Rio ! Expérience, professionnalisme, esprit d’échange et de découverte, approche fine et innovante de la culture carioca et des relations franco-brésiliennes : tout était réuni pour que ce projet croisé trouve une place de choix au sein de la temporada França-Brasil. Sans oublier, bien sûr, l’enthousiasme contagieux de toute la délégation et de ses partenaires, Matriarcas e Museu du Samba qui a donné à cette résidence une saveur supplémentaire. Nous avons été très fiers d’accueillir l’événement de restitution au sein de notre Bibliomaison, sous le signe du partage et de la convivialité mais également dans le cadre de réflexions poussées sur la place de l’afro-descendance dans les échanges entre culture brésilienne et européenne. Au-delà de l’école de Mangueira et du Museu do Samba, de nombreuses pistes de coopération approfondies ont aussi été lancées avec de nouveaux interlocuteurs comme le festival Foto Rio ou l’ONG Casa Amarela, que le SCAC aura à cœur d’accompagner de près dans les années à venir !

Caroline Vabret, 
Attachée de coopération et d’action culturelle
Consulat Général de France à Rio de Janeiro

Au cœur de Mangueira, à Rio, le Museu do Samba honore celles et ceux qui ont façonné l’une des expressions culturelles les plus puissantes du Brésil. Célébré·es comme les “Héros et Héroïnes de la Liberté”, ces figures essentielles de l’afro-descendance brésilienne ont transformé la douleur, l’exil, la résistance et l’espérance en un art vibrant, fédérateur et profondément politique.
À travers leurs voix, leurs gestes, leurs instruments, leurs compositions et leurs combats, ces artistes de la culture populaire ont ouvert des voies d’émancipation là où la société en traçait si peu.
Dans les salles du musée, leurs portraits composent une mémoire collective où chaque visage rappelle que le samba est un territoire de dignité, un mouvement d’affirmation culturelle, un espace de liberté conquis de haute lutte — l’un des plus grands actes de résistance et de création du Brésil.

Hamza Medkouri, directeur de Samba Résille

FAVELA
Grâce à l’accueil généreux de Miriam Generoso, Directrice de la Casa Amarela, et de Mauricio Hora, photographe local et historien, nous sommes partis à la découverte de cette résidence culturelle située au sommet de la première favela du Brésil, le Morro da Providência, et que l’on peut distinguer de loin dans plusieurs points de la ville de Rio de Janeiro grâce à sa lune lumineuse.
Le développement du Morro da Providência remonte à la fin du XIXe siècle, après la guerre des Canudos, conflit intérieur dans l’Histoire du Brésil qui s’est déroulé dans l’arrière-pays de l’Etat de Bahia. Floués par la promesse non tenue d’obtenir des résidences en cas de victoire, les soldats de Rio de Janeiro enrôlés dans cette guerre s’installent et occupent cette colline près du port.
Ainsi né le « Morro da Favela », « Colline de la Favela », en référence à l’une des collines de la citadelle de Canudos, recouverte d’un arbuste communément appelé « favela ».
Il s’étend avec l’arrivée d’habitants défavorisés du Centre de Rio relégués suite à une réforme urbaine de la ville.
A partir des années 1920, Le mot FAVELA devient le nom de baptême de la construction grandissante de bidonvilles sur les collines de Rio de Janeiro.
Aujourd’hui le Morro da Providência s’étend sur 103 000 m² et compte plus de 4000 habitants.
En 2009, l’artiste JR et Mauricio Hora, y installent la Casa Amarela – « Maison Jaune » – après le projet de JR « Women are Heroes. » L’espace propose aux habitants des cours de théâtre, capoeira, danse, yoga, photographie, et de langue, de violon …
La lune a été construite au-dessus de la Casa comme symbole de pouvoir des résidents de la Providência, capables de décrocher la lune !

Julie Tozi, Adhérente 

Un son, une note, toujours.
Aujourd’hui particulièrement.
Des vêtements, des bijoux, colorés, tout s’assemble dans la lumière du coucher de soleil.
Dans ce lieu si particulier, lieu d’histoires passées mais aussi futures,
Et surtout présentes.

The MUHCAB, vise à présenter des versions alternatives du récit dominant de l’histoire brésilienne, mettant en lumière des récits historico-culturels afrocentriques longtemps passés sous silence. La visite menée par Suzanne nous a permis de revisiter l’histoire coloniale et sa violence à travers son expertise mais aussi son regard personnel.
Le musée n’apparaît pas sur cette photo. Il est juste à côté. C’est l’instant que je souhaite montrer.
Nous sommes le jeudi 20 novembre 2025, Dia de la Consciencia Negra au Brésil.
Le MUHCAB est rempli de vie, l’exposition est comme un reflet du chemin qui a mené à ce jour. Dans une de ses cours, deux musiciens, cajon, guitare et voix, font chanter la foule.
Nous venons de sortir du studio photo de Mauricio, qui a pris le temps de nous raconter, sa pratique mais surtout son regard et sa façon d’appréhender le futur.
Comment avoir un impact dans une société structurée de façon à ce que ce soient toujours les mêmes personnes qui subissent le système ?

Oliana Lassalle, coordinatrice d’actions locales et culturelles & Vie associative

La guitare de Cartola

Le matin-même, j’étais en train de répéter les lignes d’Alovorada de Cartola, car nous allions jouer ce morceau à la soirée du 18 novembre  avec les Matriarcas do Samba.
Quelle émotion de me retrouver face à l’instrument sur lequel a été composé ce morceau… 

Hugues Mélet, co-directeur artistique et pédagogique

Dans l’écho fragile de “Pelo Telephone”, premier samba gravé sur disque, naît une onde qui parcourt tout le Brésil et gagne le cœur du peuple.

Ce chant inaugural ouvre la voie à l’essor populaire du samba, battement vital du pays. Il porte aussi la force et la reconnaissance de la culture afro-descendante qui l’a façonné.

Johann Andoche, formation adulte, programmation musicale et diffusion

L’escalier menant à la Casa Amarela, tout en haut de la favela de Providencia

Un moment rare durant le séjour, assez représentatif des sentiments contradictoires que l’on peut ressentir à Rio de Janeiro. 
La visite de la favela de Providencia est une opportunité unique ! Aucun touriste n’y vient jamais, elle ne fait pas partie des rares favelas que l’on peut visiter avec un guide « accrédité ». Même les cariocas n’y mettent jamais les pieds. Le chauffeur de taxi qui nous a déposés au téléphérique qui y mène nous a demandé si on n’était pas fous. Accompagnés d’une employée de la Casa Amarela, il faut gravir cet escalier quasi religieusement et sans prendre de photos (enfin ça je l’ai appris après). La visite est perturbante: c’est à la fois magnifique et laid, agréable et angoissant. Naviguant entre les ordures, le linge qui sèche, les enfants qui courent dans nos pattes, les surveillants armés et les points de vue superbes, un sentiment de malaise surgit: Suis-je légitime à déambuler chez ces gens qui ne m’ont pas invité ?

Clément Harter, chargé de projets européens

Ce n’est pas ma plus belle photo mais la photo d’une certaine lumière, celle d’une fin de journée à Rio.

Enveloppant Pequena África, elle ravive les couleurs fanées des façades du quartier qui fut le point d’entrée de milliers de femmes et d’hommes esclavisé.es.

À la sortie du musée qui retrace leur histoire et leurs résistances, le contraste entre la douceur vibrante du moment et la violence de l’histoire m’a paru vertigineux. 

Mélanie, adhérente

Carte murale gigantesque exposée dans la première salle du Musée de l’histoire et de la culture afro-brésiliennes (Muhcab) quartier de la « Petite Afrique « de Rio de Janeiro, illustrant les routes de la traite négrière d’Afrique au Brésil.
Elle répertorie également les grands groupes de populations africaines avant le partage colonial.

Manga Sosso, Médiateur pédagogique, artistique et culturel, programmation musicale

Rio, une ville monde si rayonnante et tellement contrastée, où la joie côtoie la douleur, où l’opulence tutoie la pauvreté, où les arts et la culture se déploient en toutes circonstances, dans les beaux quartiers comme dans la favela.

François Carbonel, adhérent

Rencontre avec le photographe Vincent Rosenblatt.

Une matinée avec l’artiste français qui  nous présente son travail autour des Bate Bolas : je découvre ahuri tout un pan de la culture du Carnaval à Rio.
Une « face cachée » du Carnaval, riche, dense, secrète et intriguante qui mêle à la fois peur et passion.

Une esthétique de la rue, crue et sophistiquée, populaire tout à la fois.

Une immersion dans le carnaval des favelas …

Laurent, chargé de communication

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