L’ART EN CONTRE

L’art en contre : une expérience apprenante, nourrissante et remuante

Les trois métropoles européennes, Helsinki, Berlin et Toulouse, dont sont issues les organisations partenaires, voient croître leur diversité culturelle, notamment en raison de migrations de personnes fuyant des régions en guerre, des situations socioéconomiques précaires ou encore les conséquences de la crise climatique, mais aussi, de par leur cadre de vie attractif caractérisé par une vivacité culturelle. Toutes expérimentent des actions culturelles et sociales en lien avec cette richesse que représente la diversité culturelle de leurs populations respectives ; des expérimentations publiques et d’initiatives privées qui cherchent à répondre à des besoins émergents de donner la place à chacun dans ce bouillon social et culturel et qui souhaitent prendre en compte tous les publics, toutes les vulnérabilités et inventer des réponses nouvelles, novatrices voire disruptives.

Dans le cadre du projet, les participants ont ainsi pu découvrir des projets qui se concentrent sur l’enjeu de considérer cette diversité culturelle comme une richesse à valoriser et à accompagner, au travers d’initiatives artistiques et d’actions culturelles qui se veulent militantes.

Ces rencontres ont permis de nourrir les échanges entre les participants, lesquels ont oscillé entre la mise en avant de valeurs à défendre aujourd’hui, parlant parfois de la nécessité de “décoloniser les esprits” et de se positionner en “contre” de politiques et pratiques considérées comme dominantes et ne prenant pas suffisamment en compte des spécificités et des vulnérabilités, et en alertant aussi sur les questions “d’appropriation culturelle”.

Des conversations ont eu lieu, bien souvent incommodantes, et ont fait émerger de l’étonnement, de la découverte et beaucoup d’apprentissages dans des espaces tantôt de consensus, tantôt de divergence.

Beaucoup d’enseignements personnels et systémiques ont donc été tirés dans le cadre de ce projet qui a traité de la médiation artistique dans le travail social et de la médiation sociale dans le travail artistique. Des résultats qui ont enrichi les connaissances des participants et aussi bousculé les positionnements des organisations partenaires participantes dans leurs missions de facilitation d’accès à la filière culturelle dans toutes ses composantes (création, production, diffusion) aux personnes en situation de vulnérabilité.

Un projet qui a permis d’auditer les formes traditionnelles d’accompagnement artistique et social de chacun des partenaires et de découvrir des formes alternatives, des expériences singulières et des acteurs activistes dans chacune des villes d’accueil.

Le projet a commencé avec l’intention de faire partager les bonnes pratiques d’inclusion de chacun des partenaires. Il a finalement été plus loin pour aboutir à une analyse partagée de ces pratiques et la découverte d’autres menées par des acteurs sur les trois villes. Cela a eu pour effet de favoriser une introspection pour chacun des participants, un éveil à d’autres sensibilités, une ouverture d’autres approches sur la vulnérabilité et aux organisations à se questionner pour se repositionner comme des espaces inclusifs à l’écoute des revendications qui émergent dans des groupes sociaux qui se sentent marginalisés et en dialogue avec une jeunesse qui milite de plus en plus activement pour la visibilité de toutes les cultures issues des minorités.

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