Programme Erasmus+
KA1 – Mobilité du personnel de l’éducation des adultes
Coordinateur du projet
Constructeurs d’espaces de coopérations multiculturelles
« Constructeurs d’espaces de coopérations multiculturelles » est une coopération entre quatre structures européennes qui utilisent le samba (genre musical originaire du Brésil) pour mener des actions créatives, sociales et citoyennes. La coopération vise à développer les compétences artistiques et managériales des personnels impliqués pour consolider et amplifier les réseaux sambistes en France et en Europe.
Trois mobilités apprenantes seront mises en place pour répondre à des objectifs bien spécifiques :
• Approfondir les compétences artistiques et élargir le spectre multidisciplinaire des activités des partenaires ;
• Se former et concevoir des outils pour structurer et faire grandir les réseaux sambistes européens ;
• Interroger la fusion de la culture brésilienne avec les cultures du Nord pour s’en inspirer et favoriser l’engagement interculturel.
Ce programme nous permettra, en lien étroit avec nos partenaires :
• De créer un répertoire commun et de diffuser les compétences artistiques nouvellement acquises ;
• De publier un état des lieux des réseaux existants et de rédiger une liste d’actions à mettre en place pour favoriser les partenariats et les bonnes pratiques ;
• De partager les adaptations de la culture brésilienne par les quatre pays partenaires.
L’art et la culture sont envisagés ici comme outils de cohésion sociale, d’épanouissement personnel et d’opportunités internationales, ainsi que comme une composante majeure du secteur économique européen. Le projet partage la vision de l’Union Européenne en considérant le secteur créatif comme étant « un outil essentiel de sortie de crise » dans la stratégie 2020 pour une croissance intelligente, durable et inclusive.
Partenaires
La Fédération finlandaise des écoles de samba (Suomen sambakoulujen liitto ry) œuvre pour proposer des expériences et des savoirs sambistes, et pour promouvoir le samba comme loisir au niveau national et international. Elle représente aujourd’hui 7 écoles de samba à travers la Finlande pour plus de 800 membres, et vise avant tout à faire croître les compétences et les connaissances relatives au samba et à mettre en œuvre des coopérations internationales entre les associations membres et d’autres écoles de samba.
A Bunda est une des plus anciennes et des plus importantes école de samba en Europe. Créée en 1984 par un collectif de Suédois qui a mis en place des activités avec des Brésiliens demandeurs d’asile dans les années 1980 fuyant la dictature militaire de leur pays, c’est aujourd’hui l’une des plus renommées en Europe.
C’est une organisation culturelle ouverte, à but non lucratif, construite autour de plusieurs pôles d’activités artistiques, culturelles et sociales. Elle agit pour faire la promotion de la culture brésilienne et utilise les arts carnavalesques comme outil d’apprentissage et de médiation.
Composée de plus de 300 membres, elle est organisée autour de plusieurs pôles d’activités de formation artistique, notamment en percussions brésiliennes, danse brésilienne, théâtre de rue, arts du cirque, harmonie et chant brésilien, mais également en création de costumes, en scénographie et construction de décors mobiles.
Samba Sem Fronteiras (Portugal) est un groupe de samba professionnel créé en 2012 par quatre Brésiliens et un Portugais résidant à Porto. Depuis 2015, l’association culturelle Tartaruga Distinta la représente légalement et structure ses objectifs qui sont de diffuser la culture brésilienne à travers la musique, en particulier la samba et ses variantes, avec des concerts, des ateliers et des événements culturels. L’organisation a également donné naissance à une roda de samba également appelée Samba Sem Fronteiras, pour unir les Brésiliens résidant à Porto et tous les amateurs de samba portugais.
Les activités du groupe sont multiples et couvrent :
·Création et de production musicales : 2018 a été l’année de la préparation et du lancement du premier album original du groupe, déjà en préparation pour un deuxième emploi.
·Diffusion : ces dernières années, le groupe a sillonné le pays du nord au sud avec des performances live, des festivals, des fêtes municipales, des événements privés et corporatifs.
·Formation au niveau local et international, comme celles menées avec Samba Résille en 2019 et 2020.
Mobilités
Du 3 au 9 juin 2019
Coopérer pour grandir / Les réseaux
Cette mobilité a permis d’échanger autour des particularités des réseaux sambistes en Europe et d’acquérir des connaissances sur le fonctionnement en fédération de notre partenaire finlandais ainsi que sur la légitimité et la reconnaissance que cela leur apporte. La conception d’outils visant à consolider les réseaux existants a été ainsi possible. Les participants ont été également amenés à s’interroger sur la culture brésilienne, son appropriation en Europe et sur le sens de la coopération créative internationale, notamment grâce à leur participation au carnaval d’Helsinki.
Les activités :
• des tables rondes sur l’arrivée du samba en Finlande et sur les origines du samba en France ;
• des séances d’information et de discussion sur les origines et l’organisation de la Fédération finlandaise de samba et sur les outils mis en place pour permettre ce travail en réseaux ;
• des masters classes de danse et de percussions ainsi que des ateliers de préparation au Carnaval d’Helsinki ;
• des visites d’écoles de samba hors Helsinki ;
• la participation au défilé du carnaval ;
• des visites de l’école de Samba GRES Maciera de Ouro à Talinn, Estonie ;
• une rencontre avec le Centre culturel Caisa d’Helsinki.
Du 20 au 26 août 2020
Créer pour s’engager / Les arts vivants
Cette seconde mobilité fait suite à celle organisée à Helsinki et nous a permis de rencontrer notre partenaire suédois, A Bunda. A Bunda est l’une des plus anciennes et des plus importantes écoles de Samba en Europe. Elle a été créée en 1984 par un collectif de suédois, qui souhaitait mettre en place des activités avec des brésiliens demandeurs d’asile fuyant la dictature militaire de leur pays. C’est une organisation culturelle à but non lucratif, construite autour de plusieurs pôles d’activités artistiques, culturelles et sociales : percussions et danses brésiliennes, théâtre de rue (personnages de Bouffons de la Comedia Del Arte), arts du cirque, harmonie et chant brésilien, création de costumes, scénographie et construction de décors mobiles. Elle agit pour promouvoir la culture brésilienne et utilise les arts carnavalesques comme outil d’apprentissage et de médiation. Elle possède ainsi une grande expérience dans la formation non formelle des jeunes et des adultes.
Cette mobilité consiste en un partage de compétences artistiques et techniques. Les participants ont pu acquérir un apprentissage pluridisciplinaire, mêlant danse, musique, chant. Une analyse de la fusion des cultures et de son impact au sein de nos propres pratiques a pu ainsi être menée pour favoriser l’engagement interculturel.
Menée conjointement par les personnels de Samba Résille et de ses partenaires, la formation comprend :
• des tables rondes sur l’arrivée de la Samba en Suède et sur les origines de la Samba en France ;
• des séances d’information et de discussion sur la dynamique des Encontros européens depuis les tout premiers dans les années 80 ;
• des ateliers artistiques pour le jeu sur scène et d’autres rencontres artistiques ;
• des séances de présentation et de discussion à propos des programmes européens (Erasmus + notamment) ;
• des workshops avec A Bunda, Caramatu et Kiriaka.
Du 26 octobre au 1er novembre 2020
L’éducation interculturelle : une approche positive de la différence
Cette troisième mobilité fait suite à celle organisée en Suède et nous a permis de retrouver à Porto les membres du groupe Samba Sem Fronteiras. Après la découverte des pratiques sambistes de nos amis scandinaves, il semblait pertinent de croiser les regards avec des acteurs de la culture brésilienne pour qu’ils puissent livrer leur regard sur la diffusion du samba en Europe, mais aussi avec des acteurs de l’une des cultures sources du samba, à savoir la culture portugaise.
L’un des enjeux majeurs du projet étant la question interculturelle, ce tour d’horizon permet aux personnels de Samba Résille d’aller plus avant en construisant progressivement une vision à 360° des enjeux interculturels liés au samba, en posant les bonnes questions aux bons endroits : que représente le samba pour un Suédois, un Finlandais, Brésilien, un Français, un Portugais ?…
D’un point de vue artistique, alors que les deux premières mobilités faisaient la part belle à la batucada, la mobilité de Porto est consacrée à la roda de samba. Typiquement brésilienne, la roda est indistinctement un espace de concert participatif et un espace d’éducation – les cours de samba n’étant pas la règle au Brésil, c’est dans la roda que les musiciens font leur apprentissage. Ce dispositif est particulièrement intéressant à étudier dans le cadre de nos recherches sur l’éducation non formelle.
En effet, comment la roda parvient-elle à produire cette harmonie qui semble si spontanée et communicative, en réunissant des musiciens experts et d’autres débutants, et qui souvent ne se connaissaient pas avant de s’assoir autour de la table?
Menée conjointement par les personnels de Samba Résille et de ses partenaires, la formation comprend :
• des cours et conférences sur l’avènement du samba au Brésil et sa dimension de culture afro-brésilienne de résistance ; sur la réception du samba au Portugal.
• des séances d’information et de discussion sur le dispositif de la roda.
•des workshops musicaux sur les différents styles pratiqués dans la roda.
•des ateliers artistiques pour le jeu sur scène et d’autres rencontres artistiques.
•des séances de présentation et de discussion à propos des programmes européens.
Témoignages
Adhèrent de Samba Résille depuis 2014, j’ai eu la chance de participer à plusieurs mobilités. À Liverpool d’abord (x2), puis Rotterdam, Lisbonne, Cap Town en Afrique du Sud, Porto et la dernière en date à Helsinki. D’un point de vue personnel, le plaisir commun à toutes ces aventures a d’abord résidé dans les moments de partages musicaux. Que ce soit pour la préparation des défilés, de carnavals, les workshops avec échanges de morceaux et chansons avec nos divers partenaires ou chaque moment de vie commune où les barrières de la langue sont balayées par l’envie de faire vivre cette onde percussive si plaisante.
C’est en racontant ces mobilités à mes proches que je mesure à chaque fois un peu plus la chance que j’ai de pouvoir partir dans ces conditions, découvrir ce qui se fait dans d’autres pays grâce au vecteur musique. Ces mobilités constituent aussi un cadre idéal pour découvrir les adhérents de sa propre association (… surprise garantie !)
Il devient alors possible de s’appuyer sur ce supplément de complicité pour enrichir la musique que nous jouons ensemble à Toulouse. Encore une mobilité réussie, vivement la prochaine. Kiitos !
Déclic de la virade dans un abris antiaérien finlandais
Sous un porche, dans une ruelle d’Hesinki, une lourde porte de fer débouche sur une galerie, taillée grossièrement dans la roche. Des inscriptions blanches faites au pochoir rappellent les temps de la guerre. Le dédale conduit à une vaste salle voûtée, c’est la salle de répétition de l’école de samba Papagaio.
Idéale, en 2019, pour contenir le vacarme d’une bateria de samba, cet endroit servait autrefois d’abri aux enfants d’une crèche toute proche. C’était contre les bombardements aériens, au temps où les pays d’Europe se faisaient la guerre. Nous participons à une « master class » de batucada conduite par Marcus, un des meneurs de Papagaio. Chacun saisit un instrument. Je prends un tamborim. J’avais l’habitude de jouer de la caisse claire au temps révolu où je jouais dans la troupe de Samba Résille (je suis maintenant dans le groupe de Pagode).
Papagaio joue du samba carioca. Ce rythme du sud du Brésil accompagne le carnaval de Rio de Janeiro. Les tamborim y sont frappés avec une rotation rapide du poignet, qu’on appelle la virade ou le retourné. La maîtrise de la virade distingue le joueur de tamborim confirmé. Ce geste, peu pratiqué chez Samba Résille qui préfère les rythmes du nord du Brésil, m’a toujours semblé hors d’atteinte.
Désireux de faire bonne figure devant Marcus qui nous montre le rythme à travailler, je place d’abord des virades malhabiles. Bienveillant, Marcus nous remontre le geste. Puis Erisoa prend le temps de nous expliquer qu’il faut anticiper le geste du poignet, juste avant la frappe.
Et c’est le déclic. J’y arrive! Il m’aura fallu venir à Helsinki pour comprendre le geste ultime du tamborim, que je croyais depuis des années inaccessible.
Bon, restons modeste. Il va encore falloir répéter beaucoup pour que le geste s’inscrive dans mon cerveau et devienne réflexe. Mais le principal est fait et je le vis comme une victoire. Je sais le geste et je peux le répéter quand je le veux.
Ce que les Finlandais font du samba, ce que le samba fait aux Finlandais… et ce que j’ai appris du samba en Finlande
Dans un immense bâtiment industriel désaffecté, à l’écart du tumulte du centre d’Helsinki, des hommes, des femmes et des enfants s’affairent : on met la touche finale au char, on peaufine les costumes, on revoie les pas de danse, on accorde les instruments… À l’extérieur, commence la répétition générale de Papagaio pour la grande parade du carnaval qui a lieu ce week-end. Ce qui frappe de prime abord, le premier jour de cette mobilité, c’est la proximité avec Rio, dans les costumes, le style de musique, la structure de la parade : figures libres, porte-drapeau, Bahaianaises, danseuses, la bateria qui accompagne le puxador et le cavaquinho, la « vieille » garde à l’arrière… tout y est ! D’ailleurs, comme au Brésil, le carnaval d’Helsinki a son roi et sa reine, et il donne lieu à une compétition prise très au sérieux.
Cette impression de vouloir coller au plus près de ce qui se fait à Rio, je la retrouverai plusieurs fois dans la semaine, en assistant aux prestations des groupes de la « Noite das fantasias » sur la scène de l’Apollo Club ou lors de la répétition du GRES Samba carioca à Turku. Les costumes tout de plumes, de couleurs et de paillettes projettent des images du carnaval brésilien. Les arrangements musicaux se calent sur les chansons, des breaks sophistiqués et des variations techniquement avancées donnent du relief, de la richesse et de la diversité. Unité de style, unité d’univers… Drôle de contraste pour nous, batuqueiros et batuqueiras de Samba Résille, où c’est plutôt le « free style » et la diversité des genres qui dominent ainsi qu’une liberté prise avec les codes carnavalesques. Drôle de contraste aussi avec les batucadas de France, où la danse et le chant ont une place assez limitée. Mais comme dans tout voyage, les premières impressions vont vite être dépassées.
Deuxième jour, séminaire autour du samba en Finlande et en France. Toni Ström raconte son parcours et nous confie qu’il a décidé de dédier sa vie à cet univers. Pour lui, c’est un véritable « way of life ». Tous les membres de sa famille jouent du samba ! Harri Engtrand, qui a occupé plusieurs postes à Papagaio, n’a pas manqué un seul carnaval depuis 1991. En Finlande, le samba est affaire de passionnés ! Toni et Harri déploient une énergie folle depuis les années 1990 pour le fonctionnement de leur école et pour le rayonnement du samba en Finlande et à l’étranger. Ici, les subventions ne dépassent pas 10 % du budget, alors il faut trouver des financements, des partenaires et des solutions pour louer ou se faire prêter des espaces de répétitions, pour payer l’électricité, assurer la sécurité pendant le carnaval… Chaque membre de l’école cotise pour son inscription à la parade.
Côté musical, plus que de passion, il faut parler du désir d’exigence. En plus des répétitions, les musiciens s’entraînent en regardant des vidéos brésiliennes sur Youtube. À l’école de Turku, un joueur de chocalho a réalisé une thèse de musicologie et les tamborim ont suivi un stage avec un mestre de la prestigieuse école Mangueira de Rio. Sami Kontola qui dirige l’une de nos masterclass, a été admis en son sein, au Brésil, c’était alors l’un des premiers européens à intégrer leur bateria. Et on retrouve cette volonté d’excellence quand il nous demande de jouer lentement et bas pour bien distinguer les rythmes et pour focaliser notre attention sur l’harmonie. Car l’exigence est aussi collective. D’ailleurs, après chaque carnaval, les membres des écoles débriefent joyeusement en regardant la vidéo de leur prestation pour l’analyser.
Dans une petite salle attenante à l’espace de répétition de Turku, je rencontre Taru, fleuriste et mère de cinq enfants, qui passe tout son temps libre à fabriquer des costumes. Elle me montre des photos de ses réalisations : des coiffes de trois mètres de haut, des plastrons imposants et variés, une robe qu’elle a passée quatre-vingt heures à confectionner ! Près d’elle, Mari la taquine en racontant que lors d’un dîner chez elle, Taru continuait à travailler sur ses tenues tout en surveillant les casseroles sur le feu… On l’aura compris, côté costume, l’investissement n’est pas négligeable non plus ! Chaque membre doit réaliser le sien, et les parents sont responsables du costume de leurs enfants. Les formes et les couleurs s’appuient sur le thème de la parade, déterminé par un comité, même si chacun peut apporter ses idées.
Cette exigence contribue à développer des liens humains forts, plus qu’un esprit d’équipe, un esprit de famille. À Turku encore, on nous invite à consulter les albums de l’école fondée en 1986 et on nous offre le catalogue réalisé pour leur vingtième anniversaire. Pêle-mêle : des coupures de journaux de prestations, des photos de participation à des carnavals, mais aussi, des photos de mariages de membres qui se sont rencontrés à l’école, des faire-part de naissance de bébés nés de ces unions… et partout des sourires, de la convivialité, de l’amusement.
Dans les écoles finlandaises de samba, toutes les générations sont présentes. Pendant les répétitions pour le carnaval, des enfants aident à la fabrication des costumes, suivent les pas des danseuses ou jouent au ballon. Des cours leur sont dédiés, animés par des membres de l’école, et ils participent à la parade. Parfois, des compagnons de danseuses, inquiets de les voir défiler en tenue légère, intègrent la bateria. Et comme dans toute famille, des personnes arrivent chaque année, certaines partent, d’autres reviennent ou changent de rôle, des danseuses deviennent musiciennes, des musiciens endossent un rôle administratif…
En Finlande, le samba est bien plus qu’un copié-collé du carnaval de Rio. Style issu d’un mélange de cultures, ce genre musical et l’univers qui l’entoure engendrent de nouveaux métissages culturels, comme un réseau vertueux d’inventivité artistique et humaine aux connexions qui se démultiplient à l’infini.
Car si la musique reprend ici les codes du samba carioca, les chants, comme celui du carnaval de Papagaio, « Aika » (le temps), sont composés en finnois. À Turku, on s’applique à relier le thème de la parade à l’environnement local. Cette année, le comité d’organisation a choisi l’intelligence artificielle en lien avec la présence importante d’étudiants en hautes technologies dans la ville. Et même si on affiche une volonté de ne faire ni politique ni religion, des thèmes engagés autour de l’environnement ont été développés par le passé. Quant au contexte météorologique, il engendre des contraintes pour lesquelles on trouve des solutions. En hiver, des peaux artificielles sont utilisées à cause de l’humidité et du froid tandis que les peaux animales, qui produisent un meilleur son, sont réservées aux prestations.
Au cours de nos visites et des masterclass, je sens bien l’effervescence, la pression et les enjeux de la compétition du carnaval. Pourtant, la convivialité règne : le désir de partager des moments musicaux, d’échanger sur des pratiques culturelles d’un pays à l’autre, la bonne humeur pendant les répétitions, l’énergie de la danse. Et c’est peut-être l’essence même du samba qu’on retrouve ici, comme à Samba Résille, ce plaisir d’être ensemble autour de la musique, ces liens riches de sens qui se créent entre les individus. Probablement notre part de latinité, qu’on soit de France, du Brésil ou de Finlande… une constituante universelle de l’humanité ?
Mobilité à Göteborg, 20 au 26 août 2020.
Départ à l’aube, tous masqués, le rendez-vous est fixé à Blagnac à 4h30 pour l’embarquement.
5 heures: G se rend compte qu’elle a oublié son passeport chez elle. Stress à son maximum, va-t-elle pouvoir s’envoler ?
7h30: D a perdu sa carte bleue à l’embarquement à Amsterdam… Va t’elle pouvoir manger ?
18 heures: après les présentations de Samba Résille et Abunda, notre partenaire suédois, F décide de rentrer à l’auberge. Elle prend un tram qui l’amène à l’autre bout de la ville, elle est perdue… Va-t-elle pouvoir dormir ?
21 heures : Retour de F à l’auberge après un long périple à Göteborg elle va pouvoir dormir ! La carte bleue de D a été ramassé par un passager elle va pouvoir manger ! L’ami de G lui a amené son passeport à L’aéroport, elle a pu s’envoler ! Jour 1 de la mobilité, le ton est donné, tout le monde va pouvoir se reposer après une longue première journée!!
Les journées s’enchaînent à un rythme effréné. Atelier pagode, Batucada, danse, les rencontres sont riches d’échanges et de partage. Le contact avec nos partenaires suédois est facile. De toutes les mobilités auxquelles j’ai participé, pour quelqu’un comme moi pas très à l’aise avec l’anglais, j’ai trouvé le contact facile. Les personnes rencontrées ont été très amicales et m’ont incité à communiquer, à échanger malgré mes appréhensions liées à la langue. J’ai rencontré des personnes très accessibles et désireuses d’en savoir plus sur Samba résille, mais aussi sur chacun d’entre nous individuellement.
Dans le groupe Samba Résille, une atmosphère bienveillante et joyeuse a régné tout au long du séjour, séjour qui a été ponctué d’anecdotes cocasses, de moments joyeux, de soirées festives entraînant des réveils difficiles où l’on sentait le soutien dans le regard de l’autre qu’il soit français, espagnol, bulgare, sud-américain ou suédois, dans le regard on parlait tous la même langue.
Personnellement, je donnerais une mention spéciale à Paola et Renata qui m’ont permis de découvrir et prendre un réel plaisir dans la danse. Les petits toulousains raides comme des piquets ne se sont pas démontés face à la grâce des danseuses de Abunda, Chapeau !
Cette semaine s’est déroulée au rythme de gaffes attendrissantes de chacun des membres du groupe, de courses en trottinette, de harengs marinés et de café frappé, du « fika », de la visite de L’île Marstrand, de vrais moments de rigolade et de camaraderie. un pur régal.
Rentré épuisé mais enrichi à tous les niveaux. Des images, des sons, des visages et des mots plein la tête. Merci à Abunda, Kiriaka, Caramatu, Samba Résille et Erasmus + pour ces forts moments de partage.
Mobilité à Göteborg, 20 au 26 août 2020.
Une super mobilité vécue à Goteborg avec les différents groupes rencontrés.
Après une visite de la ville pour prendre nos repères, nous avons pu démarrer les échanges, formations musicales.
La musikens Hus nous a accueilli pour les masterclass et rencontres avec Abunda.
Mais c’est également pendant les soirées et temps informels que nous avons pu continuer à pratiquer et intégrer ces pratiques.
Puis, la semaine c’est poursuivie avec la rencontre de deux autres formations musicales Kiriaka et Caramatu, ce qui nous a permis d’observer des méthodes d’apprentissages différentes et d’entendre les possibilités de créations de ces formations musicales et leurs représentations dans la cité.
Nous avons donc fait le plein de découvertes, d’apprentissages, de chaleur des échanges avec les personnes rencontrées et du soleil Suédois avant de rentrer le partager à Toulouse avec toute notre association et dans notre environnement personnel.
Un gain en transversalité…
J’ai été particulièrement impliqué dans l’organisation de la mobilité à Porto, pour laquelle j’ai été chargé de la construction du programme d’activités et de la coordination des groupes de participants et des partenaires internationaux. Ce type de projet est particulièrement intéressant par le croisement de compétences qu’il requiert : compétences artistiques et pédagogiques pour définir les objectifs de la mobilité, mais aussi compétences organisationnelles et logistiques, de coordination et d’animation, compétences linguistiques (deux langues de travail : portugais et anglais).
Le projet Constructeurs de coopérations multiculturelles a agi comme un catalyseur de l’évolution de mon profil professionnel : initialement diplômé en formation musicale, j’acquiers progressivement des compétences de développeur de projet. Je pense que cette montée en compétences et en transversalité correspond tout-à-fait à l’évolution actuelle des métiers de la culture, qui requièrent de plus en plus de polyvalence et d’autonomie, au sens où l’acteur culturel, artiste ou pédagogue, est de plus en plus sensé acquérir les compétences lui permettant de construire les espaces et les évènements où il pourra diffuser et valoriser ses pratiques.
…Sécurisé par une méthodologie de coopération
Évidemment, vous ne pouvez pas combiner toutes les compétences, et ce qui est intéressant c’est la faculté à travailler en transversalité tout en veillant à ce que chacun puisse en même temps conserver et développer son propre domaine d’expertise.
Ce type de projet, où l’équipe se mobilise et se coordonne pour vivre une expérience collective enrichissante, est un espace idéal pour mettre en place ou a minima affiner des méthodologies de coopération comme la méthode RACI par exemple (responsible, acountable, consulted, informated), qui permet de définir le rôle de chacun en évitant de se perdre dans la fausse idée que l’on doit être expert en tout ; cela permet de développer un esprit de solidarité et de responsabilité collective dans l’atteinte des objectifs en évitant l’enfermement de chacun dans ses missions et l’ignorance de celle des autres.
A masterclass desenvolvida em conjunto com o Samba Resille, em Outubro de 2020, revelou-se de extrema importância para o percurso profissional dos Samba Sem Fronteiras.
Os músicos que compõem o grupo lidam mais frequentemente com a área artística e criativa, envolvendo a criação de músicas novas, gravações em estúdio e concertos ao vivo. Neste sentido, esta masterclass constituiu uma excelente oportunidade para desenvolverem competências de transmissão de conhecimentos e experiências, contribuindo para a integração dos músicos na área educativa e para a melhoria da sua organização interna enquanto grupo de trabalho.
A troca de experiências e vivências com as pessoas de Samba Résille, permitiu-nos perceber que cada um tem a sua visão específica e « modo de estar » na música, em particular no samba.
A masterclass constituiu assim uma porta de entrada para o desenvolvimento de projectos futuros, em parceria com entidades com objectivos semelhantes aos dos músicos, contribuindo também para a divulgação do seu trabalho fora de Portugal.
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La masterclass développée en collaboration avec Samba Resille, en octobre 2020, s’est avérée extrêmement importante pour le parcours professionnel de Samba Sem Fronteiras.
Les musiciens qui composent le groupe traitent plus fréquemment du domaine artistique et créatif, impliquant la création de nouvelles musiques, des enregistrements en studio et des concerts en direct. En ce sens, cette masterclass a été une excellente opportunité de développer des compétences de transmission de connaissances et d’expériences, contribuant à l’intégration des musiciens dans le domaine éducatif et à l’amélioration de leur organisation interne en tant que groupe de travail.
L’échange d’expériences avec le personnel de Samba Résille nous a permis de prendre conscience que chacun a sa vision et sa « manière d’être » spécifique en musique, notamment en samba.
La masterclass a ainsi constitué une passerelle pour le développement de futurs projets, en partenariat avec des entités ayant des objectifs similaires à ceux des musiciens, contribuant également à la diffusion de leur travail hors du Portugal.